ECHANGES DE FORCATS EN 1873
L’histoire des optants pour l’Allemagne est moins connue en France que celle des populations ayant fait le choix inverse. À chacun ses trous de mémoire. Dans son numéro du 18 octobre 1873 (p. 253), L’Illustration publie toutefois un dessin de Miranda mettant en scène « La remise à la Prusse d’un convoi de forçats ayant opté pour la nationalité allemande ». L’image est accompagnée d’un entrefilet signé Paul Kauffmann (p. 255). Kauffmann précise que c’est le 6ème convoi du genre, en échange desquels la France reçoit des « pensionnaires » (sic) aussitôt internés à Clairvaux ou d’autres prisons. Ce récit confirme l’information de « vraisemblance » énoncée par Ségolène Barbiche dans l’article qu’elle consacre sur le site des archives nationales aux cas des Alsaciens ayant choisis d’être Allemands. L’échange de ces bagnards, parfois âgés, sur la base d’un libre choix qui ne change rien à leur statut d’internés redevables envers la société est une curiosité : peu importe la société et ses lois, la peine reste au compteur.
Est-ce à dire que ces sociétés sont sœurs à défaut d’entretenir les mêmes règles ?
Ségolène Barbiche et Cyprien Henry, « Qu’est-ce que l’option ? », Fiche de recherche, Archives nationales.
Ségolène Barbiche, « Alsaciens ayant opté pour l’Allemagne, 1872-1873 », Inventaire, Archives nationales.