JULIETTE DODU VUE PAR REDON ET...
Concernant le dessin que lui consacre Odilon Redon, l'affaire s'explique aisément. Par son mariage avec Camille Falte, une des demi-soeurs de Juliette, Redon lui était apparenté. Le profil qu'il réalise est tardif (1904), cinq ans avant la disparition de l'héroïne de 1870, 34 ans après ses exploits. Il ne faut voir aucune relation entre ce dessin et la mémoire de la guerre. Pourtant, Odilon Redon servit dans l'armée de la Loire et entre Pithiviers, où vivait Juliette Dodu, et Artenay, où l'avancée des troupes françaises vers Paris fut arrêtée le 10 octobre 1870, la distance n'est que de 36 km. Le monde est petit ! Mais, très marqué par son expérience militaire - voire traumatisé - Redon n'a jamais rien peint de celle-ci... à ma connaissance du moins.
Manet, en revanche, s'intéresse à l'héroïne. Il en fait au moins trois dessins entre 1877 et 1880, au moment où Juliette Dodu reçoit les honneurs de la médaille militaire (1877) puis de la Légion d'honneur (30 juillet 1878). Le premier dessin, sans date, n'a rien de ressemblant. les deux suivants sont plus convaincants. Le premier date de 1878-1879. Le second de 1880.
Simples curiosités, en mémoire d'une femme qui incarne les héroïnes de 1870. Sur ce dernier sujet, je renvoie à Les femmes et la guerre de 1870, à paraître début avril 2021 aux éditions Pierre de Taillac. Sur Juliette Dodu, voir l'article qui lui est consacré sur Wikipédia ou, sur ce blog, le message intitulé Juliette Dodu : histoire, mythe et mémoire.
Sur Odilon Redon et sa parenté : "Biographie" sur Wikipédia.