LES FRANCS-TIREURS DE L'ARMEE OUBLIEE
Aux Presses Universitaires de Rennes depuis 2017, ce livre retrace l'histoire de la Légion bretonne pendant la guerre de 1870. L'auteur rapporte l'histoire de ces combattants ordinaires, ceux que la mémoire collective oublient alors que leurs souvenirs ont tant à nous apprendre, ces...
"officiers ou simples soldats, des francs-tireurs tels qu’ils furent dans une guerre insensée", dit Charles Des Cognets. Pour mieux nous présenter son travail, ce dernier précise :
"Les écrits historiques parlent beaucoup de batailles. Truffés de noms de généraux et d’hommes politiques, ils analysent les stratégies, détaillent les mouvements des batailles, expliquent les revers autant que les victoires, refont pour certains le monde sans le dire. Dans son ouvrage Les francs-tireurs de l’Armée oubliée, si l’auteur ne peut éviter de positionner dans le temps et l’espace les faits historiques principaux, ceux-ci ne sont que la trame qui permet de suivre cette guerre aux côtés des acteurs qui l’ont vécue à l’intérieur même des unités combattantes.
Les hommes dont il parle ont une origine personnelle identifiée, qu’ils soient Bretons, Marseillais, Toulousains, Oranais,.. Ils ont des motivations, des sentiments. Le lecteur comprend pourquoi le commandant de l’unité se lance à recruter, et pourquoi en premier lieu à Rennes. Il le suit quand il retrouve à Paris ses relations qui vont l’aider ou plus tard se fait aider par Gambetta. Il se choque comme lui en voyant, dans la plaine d’Alsace et dans les Vosges, la sous-utilisation par le haut-commandement d’un corps-franc pourtant prêt au combat, et soutient son refus de se fondre dans l’armée de Garibaldi. Il s’émeut en voyant leurs conditions de bivouac et de subsistance. Et, par cet hiver exceptionnellement dur de l’hiver 1870/71, il les accompagne depuis leurs combats devant Orléans jusqu’à leur retraite en Suisse avec l’Armée de l’Est, l’armée oubliée.
Avec, en conclusion cette phrase de Jean Moulin : « Il est des heures où servir son pays, à quelque poste que ce soit, a un tel caractère d’impérieuse obligation que c’est tout naturellement et avec enthousiasme que les hommes de bonne volonté trouvent les forces nécessaires à l’accomplissement de leur tâche. » "
En 4e de couverture : Le XIXe siècle ! Siècle de progrès et d'innovation dans tous les domaines. Mais pour la France, siècle tissé aussi de violentes révoltes, de révolutions sanglantes, et de guerres, avec parmi les dernières, celle de 1870, celle qui permit à la Prusse de souder autour d'elle un nouveau Reich, préparant le drame de la Commune et posant les ferments des désastres européens à venir. Abandonnant tout derrière eux, des francs-tireurs se levèrent à Toulouse, Marseille, Castres, Mulhouse, et autres villes et villages de France. D'autres arrivèrent d'au-delà des mers. Malgré leur diversités géographiques, culturelles et sociales, ils surent se rassembler sous l'autorité d'un officier de Marine breton parti de Rennes derrière la bannière brodée d'hermines. Voici le vécu de ces combattants de tous âges, paysans, artistes, financiers, commerçants ou médecins, avec leurs très rares moments de bonheur, au fil des semaines. Voici l'aventure militaire de la Légion bretonne, avec ses premières missions dans les Vosges, ses démêlés face à Garibaldi, ses combats sur la Loire et dans l'Est, jusqu'au dernier, celui de la Cluse de Pontarlier en arrière-garde d'une armée misérablement oubliée dans les neiges par le ministre qui aurait dû la sauver. Internés en Suisse, ils firent partie de ceux qu'on appela les Bourbakis et dont le souvenir survit encore là-bas dans les mémoires, dans des monuments, et dans l'un des tout derniers panoramas d'Europe, celui de Lucerne, que le visiteur ne peut regarder et écouter sans une très grande émotion.
Avec une préface de Serge Barcellini, maître de conférences à l'Institut d'Etudes politiques de Paris.
Au catalogue des PUR pour le commander.