METHODE DE TRAVAIL
Le montage littéraire. Je n’ai rien à dire. Seulement à montrer. Je ne vais rien dérober de précieux, ni m’approprier les formules spirituelles. Mais les guenilles, le rebut : je ne veux pas en faire l’inventaire, mais leur permettre d’obtenir justice de la seule façon possible : en les utilisant. (W. Benjamin, Paris, capitale du XIXe siècle, le livre des passages. Paris, 1989, éditions du Cerf ; p.476).
Cité par Patrick Boucheron, Faire profession d'historien. Paris, Publications de la Sorbonne, Points-poche, 2016, p. 26.
Lui-même écrit en termes de commentaires :
25-26 : le passé (…) présent réminiscent […] non pas comme un point fixe que l’on s’efforce de connaître en se rapprochant de lui à tâtons, mais se persuader qu’il n’y a d’histoire que depuis l’actualité du présent. Dès lors, « les faits deviennent quelque chose qui vient seulement de nous frapper, à l’instant même, et les établir est affaire de ressouvenir ». Or, ce « quelque chose » vient à nous par la trace, que l’on doit appréhender dans sa pleine matérialité : vestiges ou rebuts, tout est bon pour l’historien, « chiffonnier » de la mémoire des choses, puisque « rien de ce qui eut jamais lieu n’est perdu pour l’histoire ».