D'UNE GUERRE A L'AUTRE, FELIX POTIN ON Y REVIENT
"Felix Potin, on y revient"
Tel est le slogan qui popularise les magasins Félix Potin au début des années 1930 !
Mais les initiateurs de la formule croyaient-ils si bien dire ?
Né en 1820, Félix Potin est un épicier qui s'installe à Paris (9e arrondissement) en 1844 et révolutionne vite le métier. Sa réussite lui permet d'ouvrir en 1860 un second magasin, au 103 boulevard de Sébastopol, à l'angle de la rue Réaumur. En 1864, une nouvelle épicerie ouvre au 47 boulevard Malesherbes. A partir de 1870, la "maison Félix Potin" (qui réunit sous la même enseigne les deux magasins fondés dix et six ans plus tôt) propose un nouveau service : la livraison à domicile. Mais la guerre franco-prussienne qui éclate six mois plus tard contrarie ce projet ainsi qu'en témoigne le tableau ci-dessous.
Pendant le siège de la capitale, les Parisiens font la queue boulevard de Sébastopol. Alfred Decaen et Jacques Guiaud associent leur talent pour immortaliser la scène (1870).
46 ans plus tard (en 1916), la même attente s'observe aux portes du magasin de la place Malesherbes. Siège ou pas, la guerre impose les mêmes restrictions et les mêmes réactions.
L'occupation allemande pendant la Seconde guerre mondiale donne-t-elle lieu à situations identiques ? Peut-être. Je n'ai pas trouvé d'image permettant de le certifier. Le rationnement étant aussi important, sinon plus, gageons que la présence de l'ennemi générait d'autres manières de faire face à la pénurie, suscitait l'émergence d'autres circuits de distribution. A contexte différent, solution différente.
En 1968, en revanche, surprise : Les grèves provoquent de nouvelles attentes des consommateurs !
De là à en déduire que la crise de mai provoqua l'équivalent d'un état de siège ou d'une Grande guerre, il y a un pas qu'il vaut mieux ne pas franchir trop vite ! :)