SOUVENIRS DU SIEGE DE PARIS (JAMES TISSOT)
Jacques-Joseph Tissot (alias James Tissot, 1836-1902).
Artiste peintre français, spécialiste des sujets mondains, Tissot expose pour la première fois au Salon de 1859, mais il se fait surtout remarquer à partir de 1864. Il est l'un des premiers à explorer le japonisme. Il fréquente Monet, Whistler, Degas, Stevens... La guerre de 1870 le rattrape. Il y participe en s'engageant dans les Tirailleurs de la Seine, unité dans laquelle s'enrôlent de nombreux artistes (Berne-Bellecour, Cuvelier, Jacquemart, Leloir, Leroux, Vibert...).
De cette expérience, il tira plusieurs dessins, dont les portraits de Bastien Pradel de Figeac et celui de Sylvain Périer, du 139e Régiment (1870). C'est le moment encore plaisant, sans doute, où le civil s'amuse de l'uniforme qu'il endosse, du paquetage qu'il reçoit, de l'aventure annoncée, peut-être.
De tous ces dessins, toutefois, le plus émouvant reste sans doute celui qu'il intitule "Le premier tué que j'ai vu" (1870). Au-delà du travail artistique, Tissot livre soudain un témoignage brut, celui de la guerre telle qu'elle se présente au civil quand les affaires sérieuses commencent.
De la guerre, Tissot ne laisse que trois autres oeuvres, deux dessins (Le foyer de la Comédie française achevé en 1875, La Grand garde achevé en 1878) et la seule toile qu'on lui connaisse Le jeune blessé. De l'Année terrible, dans la décennie qui suit, il semble ne lui rester que le souvenir des blessés, du froid... de l'humiliation ou de la colère ?
Sources bibliographiques :
Wikipédia : James Tissot
Lévêque (Jean-Jacques), Les années impressionnistes, 1870-1889, ACR Éditions, 1990.
Lecaillon (Jean-François), Les peintres français et la guerre de 1870. Paris, Giovanangeli éditions, 2016.
James Tissot est né à Nantes. Six des dessins présentés ci-dessus sont au Musée des Beaux-arts de cette ville.