FRANCE - ALLEMAGNE EN DETAILS
Chose promise dans le précédent message...
L'exposition "France - Allemagne (1870-1871) propose de nombreux tableaux à découvrir. A redécouvrir aussi quand on les regarde dans le détail du pinceau. Florilèges [pour apprécier, cliquez sur les pastilles] :
En bas à droite de L'entrée des parlementaires allemands dans Belfort (De Neuville), un homme et une femme sortent d'une cave où ils se terraient peut-être.
La colère de la femme à l'enfant qui interpelle les parlementaires ennemis offre à voir une belle panoplie de mouvements, celui de l'homme qui la retient, de la fillette aux cheveux roux, la femme à la coiffe blanche ; et même les deux autres femmes à l'arrière. En contrepoint, le petit garçon est dans une raideur qui amplifie encore l'élan de la scène.
Sur le rempart, les défenseurs de la ville observent. Eux aussi sont immobiles. Habile jeu de contrastes de la part de l'artiste. Toute l'émotion des circonstances s'y trouve contenue.
Sur la gauche, l'entrée des parlementaires aux yeux bandés, sous la garde de leur escorte. C'est encore une troisième dynamique qui s'inscrit ici : lente progression que ponctue la marche interrompue du chien qui se retourne. Dignité de la scène mais passage des parlementaires indifférents à la détresse qu'ils ne peuvent voir.
L'une des pièces les plus originales de la peinture française illustrant la guerre tant elle détonne dans l'oeuvre de son auteur : Le rêve. Incendie de Paris (1870), réalisé en novembre 1870. Est-elle brouillonne, trop floue ? C'est un rêve. L'estompage des formes, la brume ambiante d'un petit matin ou d'un inquiétant crépuscule n'empêchent pas de discerner quelques détails de la ville assiégée.
Dans le détail, toute l'émotion du peintre.
Le combat de Villejuif d'Edouard Detaille est une autre oeuvre célèbre qui mérite d'être regardée en détail. Chaque recoin de l'oeuvre - pourtant pas très grande (55X67 cm) - est une scène indépendante du reste. Chacune peut être regardée pour elle-même. Lues successivement, elles fonctionnent presque comme une BD.
A gauche, les soldats à la brouette amènent la terre nécessaire à la construction de la barricade.
A droite, une batterie apporte armes et munitions (?) nécessaires à sa défense.
Au premier plan, à gauche, deux soldats se reposent. Ils traduisent la fatigue après le travail et l'attente de l'alerte. Sur le guéridon, près du fauteuil renversé, des livres éparpillés, une bouteille sur la tablette. D'un côté les marques de la destruction, du pillage, peut-être ; de l'autre, l'image d'une installation précaire...
Comme les panoramas de Detaille et De Neuville, une oeuvre comme Le Panorama de la bataille de Woerth/Froeschwiller de Otto Faber du Faur ne saurait se regarder que scène par scène tant l'ensemble est à l'image d'un combat : confus !
Et puis pêle-mêle, au gré de l'inspiration... si vous aimez :
Dupray et Gilbert, rationnement et bombardement dans le quartier de la Montagne Sainte Geneviève à Paris.
Berne-Bellecour, Pièce d'artillerie lourde au siège de Paris.
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