EXPOSITION FRANCE - ALLEMAGNE
Jusqu'au 30 juillet 2017, au musée de l'Armée (Invalides), exposition "France - Allemagne (1870-1871) : guerre, Commune et mémoire". Suivre le lien pour plus d'informations.
Belle exposition : riche, pédagogique, adaptée à tous les goûts et à tous les niveaux de connaissances. Une belle présentation en trois thèmes définis par le titre de la manifestation. En première partie, la guerre depuis ses prémisses (campagnes d'Italie d'un côté, Sadowa de l'autre) jusqu'à la capitulation. Des cartes animées bien faites, des documents d'archives, armes et uniformes, objets du siège de Paris... bien illustrés de tableaux français (Detaille, Dupray, Corot...) ou allemands (Menzel, Adam, Sell...). En seconde partie, la Commune illustrées sur des bases similiaires (illustrée par des oeuvres de Lucé ou Devambez) et une partie consacrée à la Mémoire de l'année terrible, avec des sculptures de monuments du souvenir, des oeuvres picturales de référence dont Le siège de Paris de Meissonnier bien expliqué, Les dernières cartouches de Neuville ou L'énigme de Gustave Doré... etc. Des ouvrages, aussi, qui font mémoires, des souvenirs... le film de Mélies qui s'inspire des dernières cartouches (voir Le bombardement d'une maison).
Chacun y puisera selon ses priorités. Pour ma part, je me suis concentré sur les oeuvres (dessins, tableaux, gravures) nombreuses et intéressantes à découvrir de visu plutôt qu'en reproduction. Dans le lot, j'attirerai l'attention du visiteur sur :
- Les dessins de Victor Hugo évoqués sur ce blog, sous le titre "Témoignages de Victor Hugo".
- Le coup de mitrailleuse d'Edouard Detaille, tableau référence réalisé dès 1870, propriété de François Robichon. Une bonne occasion de le voir.
- Un morceau du panorama de Champigny
- La barricade de Manet sur les fusillades lors de la Commune.
- Dans l'évocation du sort des prisonniers français en Allemagne (voir Camp de prisonnier de Polen), sont présentés le carnet d'un prisonnier, la photo d'un camp et des oeuvres dont celle d'Adolphe von Menzel Arrivée des prisonniers français à Berlin qui rappelle beaucoup son Soldat de la Landwher et prisonniers français.
Les tableaux sont à bonne hauteur, accessibles et permettent de voir les détails. Je ferai un message spécifique plus tard.
Les femmes ne sont pas oubliées. Premières victimes de la guerre, bien sûr, on les voit souffrir sous les bombardements ou dans les queues pour le ravitaillement à la montagne Sainte Geneviève.
A travers l'exemple de Katharina Weissgerber, héroine de Spicheren, le cas des ambulancières est très justement évoqué. Les religieuses aussi avec une reproduction de l'Effrayante visite de Marchetti.
Marie Favier, épouse Nicolaï, engagée dans les francs-tireurs puis les forces garibaldiennes fait aussi référence aux rares femmes combattantes (elles étaient, à l'époque, interdites d'enrôlement dans les forces armées) comme Jane Dieulafoy.
Evocation aussi des cantinières avec celle que met en scène Devambez (assise sur la barricade). Mais comme souvent quand leur mémoire se rapporte à l'année terrible, elles sont principalement associées à l'insurrection, ce qui leur rend rarement justice quand tant d'entre elles s'exposèrent sur les champs de bataille de la guerre franco-prussienne.
Souvenir du siège, encore : outre les "boules" pour sortir le courrier de Paris, les obus, les uniformes, les affiches, les photographies... ce morceau de pain noir associé aux cartes de rationnement, manière de rappeler les privations qu'eurent à souffrir les Parisiens assiégés.
un souvenir qui rappelle celui-là :
Bonne visite si ce message vous en donne l'envie
PS : Parmi les ouvrages amusants est exposé celui-ci, disponible sur Gallica.