TEMOIGNAGES DE VICTOR HUGO
Rentré d'exil au lendemain de la chute de l'Empire, Victor Hugo resta dans Paris pendant toute la durée du siège de 1870-1871. Sollicité de toutes parts, il produisit des textes, fit distribuer Les Chatiments dans les théâtres au profit des associations d'aide aux blessés, rencontra ministres et responsables politiques... manifestant son patriotisme responsable à l'égal de ses compatriotes illustres ou restés anonymes. Je ne ferai pas dans ce message l'analyse de son action pendant la guerre franco-prussienne.
De ses occupations, nous savons ce qu'il en retenait lui même au fil de ses carnets publiés plus tard dans Choses vues : Lettre aux Allemands, déclarations, rencontres avec des personnalités, publication des Châtiments...etc. En octobre, il accepte des lectures publiques de cette dernière oeuvre afin de financer la production de canons. Pour l'occasion, il reçoit Mlles Favart, Périga, Félix ou Mme Laurent qu'il fait répéter. Sarah Bernhardt également qu'il reçoit avec Mme Jules Simon le 21 novembre. Se transformant en infirmières dans le cadre des ambulances ouvertes dans les théâtres, les comédiennes multiplient les représentations en tous genres pour lever des fonds. Elles font partie des femmes les plus mobilisées dans le cadre de la résistance parisienne. Parmi les plus actives, on retiendra aussi le nom de Marie Colombier dont Manet fit le portrait (ci-dessous).
Le 1er décembre, Victor Hugo écrit au préfet de police pour que Louise Michel, qui a été interpellée, soit libérée. C'est chose faite le lendemain.
Hugo dessinait aussi et nous laissa quelques images graphiques du siège (voir ci-dessus Souvenir du siège de Paris, décembre 1870 et ci-dessous Le conseil municipal de Thionville, 30 août 1871).
Sources :
Hugo (Victor), "Pendant le siège de Paris. Extraits des carnets", in Choses vues, nouvelle série, Paris, Calmanne-Lévy, 1900 ; p. 273-318.
Hugo (Victor), "Sauver Paris, c'est sauver le monde", in Actes et paroles, 1876, voir Clique.
Revol (Jean), "Victor Hugo dessinateur", La nouvelle revue française, mars 1964.