Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mémoire d'Histoire
29 mai 2016

L'HOMME BLESSE, "LE FAUX AMI" DE COURBET

 

endormi

 

Comme l'association de L'homme blessé de Courbet et du Dormeur du val de Rimbaud est tentante !

Les collégiens de France s'y laissent d'ailleurs aisément tromper. Pour s'en convaincre, il suffit de surfer quelques minutes sur Internet : dans le cadre de leurs dossiers d'Histoire des Arts, ils se font forts d'illustrer le second par le premier.

Pour autant, ne leur en faisons pas grief trop vite. Certes, ils ont le tort de ne pas avoir été assez patients pour vérifier l'information trouvée. Mais ils ont l'excuse de l'âge et de la fatale conviction que tout ce qui est sur Internet est "sûr" ! Quel reproche leur faire, par ailleurs, quand les adultes, voire l'éducation nationale elle-même, les induit en erreur ?

Heureusement, les sites qui replacent les deux oeuvres dans leur contexte et le bon ordre chronologique sont nombreux et bien référencés. Il n'est pas inutile d'y renvoyer pour rendre à chacun sa part et éviter les rapprochements hâtifs. Je relaie donc l'information (voir la vidéo ci-dessous).

L'homme blessé de Courbet ne peut donc pas être recensé comme une oeuvre représentant un épisode de la guerre de 1870 ; du moins comme expression d'un artiste marqué par une situation vécue qu'il aurait retranscrite dans sa peinture (comme exposé dans Les peintres et la guerre de 1870). Courbet a bien vécu la guerre franco-prussienne et, comme président de la commission des musées et délégué aux Beaux-Arts, il y a joué un rôle important. Mais, retouché en 1854 pour des raisons qui n'ont rien à voir avec la mort des mobiles de 1870, l'Homme blessé date de 1844 et figure un autoportrait de l'artiste ! 

Au final, L'homme blessé nous offre un bel exemple du "faux ami" en peinture au sens où il peut tromper le spectateur inaverti. Il est un bon exemple aussi de la façon dont le public peut être conduit à lire une oeuvre "à l'envers" du temps. Un peu comme l'est La guerre du douanier Rousseau présenté comme une prémonition de la Grande guerre par l'artiste, quand elle n'est que traduction picturale de ce qu'il garde en mémoire de son expérience de 1870. (voir Von Stück vs Rousseau)

N'hésitez pas à visionner la vidéo.

Gustave Courbet / L'Homme blessé - Le Dormeur du val

Publicité
Commentaires
Mémoire d'Histoire
  • Prolongement de mon laboratoire de recherche sur les guerres du second empire (Mexique, guerre de 1870), ce blog se propose de diffuser documents et articles sur le sujet... répondre à toute attente que vous m'exprimerez. N'hésitez pas.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Publicité